Histoire
de la CordonnerieElle ne
peut se concevoir que si nous admettons quelle fait elle-même partie intégrante de
lhistoire de lhomme. Cet homme qui, un jour, se met debout pour voir au-dessus
des hautes herbes pour marcher
De là, son poids nest plus réparti sur quatre appuis, mais seulement sur
deux
Le nombre de points de contacts au sol étant plus réduits, la protection et le maintien
se sont imposés deux même.
Dabord un simple morceau de
peau maintenu avec une fine liane, voilà ce à quoi devaient
ressembler les premières chausses
Par la suite, les conditions climatiques ont dû influencer la
recherche des diverses peaux utilisées, mais aussi la façon de les assembler.
Ayant affaire, au départ, à des tribus nomades se déplaçant
pour suivre le gibier, les découvertes végétales et animales dautres régions ont
permis lélaboration de chausses souples et des techniques dassemblage
Jusquau jour où lhomme a compris quil fallait, sous cette chausse, un support rigide (semelle) afin de limiter les atrophies dues
à la pénétration des épines et autres cailloux.
La chaussure était née
Avec larrivée de cette fameuse chaussure, les assemblages,
les matières utilisées (végétales ou animales), les outils servant au façonnage, ont
évolué en fonction de leur utilisation
Larrivée de la cordonnerie
sest sans doute faite lors de la sédentarisation de ces tribus.
En effet, restant sur place, lhomme a commencé à réparer les chaussures usagées
plutôt que den fabriquer de nouvelles, avec des matériaux situés plus loin que
son domaine dhabitation
Beaucoup plus tard, la fabrication sest multipliée, en
fonction de la diversité de leur utilisation
Chaque personne nusant pas ses
chaussures de la même façon, il a fallu corriger les défauts dusure pour que
celles-ci puissent durer. De plus, il a fallu corriger cette usure afin d'éviter des
déformations de pieds, de jambes ou de hanches
La Cordonnerie
d'aujourd'hui
De nos jours, nous devrions porter des chaussures de sport
pour faire du sport, et des chaussures de cuir pour la marche et le travail.
Lorsque nous pensons au nombre dheures pendant lesquelles nos pieds sont enfermés
dans des chaussures, nous sommes en droit de penser quil vaut mieux quelles
soient de bonne tenue et de bonne qualité. A compter dun certain âge (entre 40
et 50 ans en moyenne), les pieds commencent à se déformer progressivement (selon
la qualité des chaussures portées avant cet âge et lentretien que lon a pu
leurs apporter).
On se rend alors compte de la
fragilité des pieds sur lesquels tout notre corps repose
pendant environ 2/3 de notre existence. Par conséquent, le cuir sera lui aussi préparé
selon nos besoins.
Cest ainsi que divers tannages ont vu le jour selon
lanimal, mais aussi selon lusage qui en sera fait aux articles fabriqués.
Exemple : un cuir pour tige de chaussure ne sera pas préparé comme un cuir à
reliure ou un cuir dameublement.
Lentretien des cuirs se fait différemment en fonction du
type de tannage et du type dutilisation.
Les réparations se feront en fonction :
- des matières de fabrication
- de lusure de la personne
- des assemblages
- des utilisations
- du confort visible
- du confort intérieur
Si les chaussures ne sont pas réparées ou entretenues à temps,
nous risquons davoir rapidement besoin de consulter un podologue ou un orthopédiste
Avec le boum des matières synthétiques, la réduction du budget
familial, le chômage, la mode, bref le contexte économique actuel, les clients achètent beaucoup plus un prix quune paire de
chaussures ! Tout cela sans se rendre compte quà
terme, les pieds de vos enfants comme les votre en subiront les conséquences
Doù limportance denseigner aux clients une
connaissance globale des domaines suivants :
- santé du pied, (médical)
- confort du pied, (personnel)
- bonne image vestimentaire de la personne
- travail et emploi
- protection des métiers
-
Prenons lexemple du port prolongé de chaussures de sport.
Il apporte transpiration et accumulation dacides.
Les conséquences pour les pieds et les chaussures sont désastreuses.
- développement important de bactéries
- humidité constante
- blancheur des pieds
- dessèchement de la chaussure par lintérieur
- obstruction à lévolution normale du pied chez
lenfant
- apport dodeurs
- etc. etc.
Le
métier, Passé Présent et Avenir...
Malgré tout, la Cordonnerie en tant que
métier persiste grâce à certains qui ont décidé de ne pas laisser faire les choses,
et se démènent en espérant qu'un jour, le plus gros de la troupe se ralliera.
Ce jour là démontrera que les représentants du métier avec les fournisseurs, les
médias, les chausseurs et d'autres partenaires, savent s'entendre en toute intélligence.
Car c'est seulement avec et de cette intélligence que nous nous sortirons de l'abîme dans lequel nous
sommes tous en train de sombrer.
Avec toutes ces causes à effet, le nombre des cordonniers français a diminué au point
de s'inquiéter fortement sur l'avenir du métier lui-même.
De fait, les Cordonniers diminuant en nombre, les fournisseurs rivalisent de concurence
pour tenir leur chiffre...
En dehors des causes ci-dessus énoncées, la chute des cordonniers est peut-être liée
à d'autres phénomènes...
Tout d'abord, il y a un certain temps, il n'était plus normal de se diriger dans
l'artisanat, faire des études étaient beaucoup plus en vogue...
Aujourd'hui, même avec beaucoup d'années d'études, les demandeurs d'emploi font face à
un certain manque, pour leur futur employeur.
Même en sortant des études, ils ne
peuvent avoir l'experience du terrain...
Trop diplomé, ils ne sont pas dans la
tranche de salaire qui leur était prévue.
Les écoles de formation accélérée, qui
ont pris le dessus par rapport au contrat d'apprentissage n'offrent aucun contact client
à leurs élèves. Les avantages doivent être à trouver ailleurs.
Autrefois, le maître d'apprentissage signait un contrat avec un(e) jeune, pour une durée
déterminée au bout de laquelle un diplôme lui était attribué.
Après cela, ce(tte) jeune pouvait continuer chez le même maître d'apprentissage, et
éventuellement reprendre la suite du patron en cas de retraite ou autre.
La boucle était bouclée, et la chance était donnée autant à la pérennité du
métier, qu'aux jeunes de se lancer grâce à quelqu'un qui le (la) connaissait.
Effectivement, le patron connaissait son (sa) jeune, mais la clientelle aussi !
Maintenant, il serait par exemple très difficile à un maître d'apprentissage de faire
comprendre à son apprenti que le Samedi ca se travaille aussi. Cela parce que l'habitude
a été donné de ne plus travailler les samedis - en france pour le moins !
Donc, tout cela rassemblé (+ bien d'autres
choses !) fait que le métier va mal.
La protection d'un métier se fait pour
l'ensemble de ceux qui le représentent et non pas pour certains privilégiés qui
décident de quoi dépend qui. Si le métier est protégé, il va de soit que nos
fournisseurs et leurs employés le seront aussi ainsi que tous ceux qui en dépendent.
Il est évident que les petits ateliers
sont plus nombreux que les autres, et que leurs budgets ne leur permettent pas grand chose
pour ce qui est du marketing ou de leurs protections réelles.
De là l'importance des informations aux
clients, véhiculées par la presse... ou autre...
Le site internet devrait permettre à
beaucoup de personnes de donner leurs avis sur toutes ces questions (à travers le monde)
mais aussi et surtout de trouver un support matériel et financier important afin de
contribuer non seulement à la protection du métier mais aussi à celle des ateliers.
Il va de soit que toute demande de partenariat allant dans ce sens sera étudié minutieusement.
L'Amicale a aussi à son actif le résultat
d'une enquête sur la façon dont les jeunes voient le métier et ses dérivés.
Il est évident que nous aimerions avoir
aussi l'avis de beaucoup de jeunes scolaires d'autres pays.
L'enquête en question porte sur 3 établissements scolaires de 3 secteurs distincts de la
grande Normandie :
Collège de Petit-Quevilly (76), élèves
de 14 à 16 ans
Collège de Colombelles (14), élèves de
14 à 16 ans
Lycée de Falaise (14), élèves de 16 à
19 ans
Le résultat de cette enquête sera
publié prochaînement sur ce site...
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